La recette de cuisine est un genre littéraire. Comme il y a de bons romans, il y a de bonnes recettes à lire. Ce sont celles que l’on dévore et qui nous font rêver dès la liste des ingrédients. Une recette s‘énonce rarement. Elle se lit dans l’intimité. Et lorsqu’on la met en pratique, il n’est plus question de rêve ou d’imaginaire, il s’agit
d’une suite d’opérations sensuellement chirurgicales. Nous sommes dans le concret, aux prises avec les aliments.
Cette littérature particulière m’a donné l’envie d’explorer les mots liés à la cuisine.
Est-ce que l’énoncé d’une préparation peut devenir une dramaturgie ? Cette littérature peut-elle devenir théâtrale ?
Le plaisir que nous prenons à discuter de bonnes chères, mêlé à l’importance de la nourriture dans la littérature m’incite néanmoins à faire une proposition à quelques auteurs : écrire de petites formes théâtrales à partir de recettes de cuisine.

Une recette en hors-d’oeuvre.
Puis, une courte fiction dont le héros est cette recette.
Des auteurs différents donc des textes différents.
Chaque texte est un spectacle, joué.
L’ensemble est une épopée culinaire, pour deux acteurs et un musicien.

Pièce(s) de cuisine répond également à l'envie de travailler ces courtes pièces dans un rapport privilégié avec les spectateurs. Ces textes sont écrits pour être joués dans une configuration intime, sans frontière entre l'espace des spectateurs et celui des acteurs.
Un moment de représentation à l'heure du repas au cours duquel le temps de la fiction et de la réalité se confondent. Où le désir de manger se mélange à l'imaginaire des auteurs.